Sans vouloir faire dans le mélodrame, cet article va être un peu triste. C'est les larmes aux yeux que je vais l'écrire...
Mais d'abord commençons par un truc assez marrant (très marrant même). Je vous en avais donné un aperçu sur facebook : MayDay.
Alors pour nous le premier mai, c'est la fête du travail. Certains vont manifester, d'autres offrir du muguet.
A Washington College, c'est un tout autre concept. Une tradition remontant aux années 60 veut que les étudiants expose leur nudité. Okay arrêtons la poésie. Concrètement, le 31 avril puis le 1er mai à minuit, beaucoup d'étudiants courent nu (ou en sous-vêtements partiels) autour du drapeau américain qui se trouve au milieu d'une grande pelouse sur le campus; et cela en criant : USA. Le mieux étant encore d'avoir bu. Cela pourrait paraître complètement dingue mais on se prend au jeu et c'est marrant. Je ne l'ai pas fait je vous rassure (peut-être dans une autre vie).
Ensuite séquence émotion. Mon expérience touche à sa fin donc ce blog as well. L'heure du premier bilan est arrivé.Il me reste encore 2 semaines aux Etats-Unis donc encore quelques aventures mais aujourd'hui c'était le grand départ de Washington College.
J'en écrirais des pages et des pages sur cette expérience... Cette dernière semaine a été très dure émotionnellement. J'étais partagée entre "oui bien sur je suis contente de rentrer et de revoir tout le monde" et l'énorme tristesse de quitter cet endroit magnifique.
Alors oui c'était stressant de préparer ce voyage, oui c'était terrifiant de partir seule aux Etats-Unis, oui au début c'était loin d'être facile, oui j'ai eu des hauts et des bas mais au final cette expérience ce n'était que du positif. Je ne voudrais pas rester une année de plus ou 4 ans comme les étudiants "normaux" parce que cela me conviendrait surement pas mais c'est quand même le coeur lourd que je quitte ma petite vie à Chestertown.
Tout d'abord, j'ai peut-être perdu une année parce que je n'ai pas vraiment étudier le droit et le rythme n'est pas du tout le même qu'en France. Les cours étaient plus faciles malgré la barrière de la langue. Mais déjà j'ai énormément améliorer mon niveau d'anglais. Il n'est toujours pas parfait. Je fais toujours des fautes de grammaire, il me manque encore du vocabulaire, etc. Mais maintenant je n'ai pas seulement un anglais scolaire. Je peux avoir une vraie conversation sans chercher mes mots. Je peux écrire des dizaines de pages en anglais et faire seulement quelques fautes (et avoir un A!!!). Ce genre de progression est impossible à obtenir sans aller dans un pays anglophone. Parfois je pense en anglais, je rêve en anglais, je ne sais plus parler français (ça ça craint).
Voilà pour l'aspect pratique. Mais cette expérience c'est avant tout une expérience humaine, un leçon de vie. Elle m'a fait grandir. Je me suis rendue compte que je pouvais très bien m'adapter à un système totalement différent (scolairement parlant). J'ai découvert un nouveau pays et je m'y suis sentie chez moi. Je me suis construis une vie. Je me suis fait des amis. En fait plus que des amis, une famille. Des gens formidables. On était la famille des étudiants internationaux. Des gens sur qui tu peux compter mais surtout des gens qui te comprennent parce qu'ils sont dans le même cas que toi. J'ai encore plus appris à me débrouiller toute seule, à prendre confiance en moi.
Je n'ai pas seulement découvert la culture américaine j'ai découvert plein de cultures des quatre coins du monde. Les préjugés ont été mis à mal.
Je vais modifier l'expression "l'important c'est pas d'où on vient mais où on va" et je dirais "l'important c'est d'où on vient ET où on va" parce que cette expérience m'a montré que quand on veut on peut. Oui c'est plus dur mais c'est faisable.
Il n'y a pas de mot pour décrire une expérience pareille. ça change une vie, ça change une personne. Le retour à la vie "normale" va être difficile. Mais c'est la vie, de nouvelles aventures m'attendent et j'ai encore 2 semaines pour profiter de ce pays incroyable.
Aujourd'hui c'était le grand départ et je suis réaliste je sais que je ne reviendrai peut-être jamais et que il y a beaucoup de personnes que je ne reverrais jamais mais je n'oublierai rien ni personne.
Petit best of de l'une des meilleures questions que l'on m'ait posé : "Je suis française." "Cool ! tu parles français?" Euh...
Je laisse une partie de moi à Washington College...